Déroulement du mariage chez Ait Atta




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Si les autres fractions, sous l’influence du protectorat ont modifié les formes de leur mariage, de collectif en individuel, les Ait Yaazza sont par contre restés fidèles à la forme antérieure (mariage collectif). On pourrait s’étonner de cette persistance chez la fraction que nous avons vue comme la moins conservatrice. Ce paradoxe pourrait être imputé au besoin « historique » d’identification des Aït Yaazza au sein de la grande famille des Aït Atta. Le mariage collectif apparaît donc comme un « vestige » des temps anciens du mode de vie agro-pastorale. Après une année de labour et après les moissons et les cueillettes, couronne une période dont elle annonce l’achèvement et ouvre l’horizon d’un nouveau cycle que chacun se souhaite meilleur que les précédents. Pour la tribu des Aït Atta le mariage n’est pas un simple événement c’est un rassemblement à triple vocation : commerciale, sociale et religieuse. Sans nous attarder sur les détails, tout vivant, le mariage avec ses divers quartiers est

 là. Au cors de cette même journée on a eu l’occasion d’assister à la cérémonie des mariage avec toutes sortes de formalités que cela suppose. Trois jours ( ASSOUGZ,ANAMASS et ASSOFGH) durant l’ahidous et des traditions ancestrales formeront la trame de cette union.

En effet, lors du premier jour, les envoyés du mari dits « ISNAYEN » au nombre de 3 (3 hommes) se tendant à la maison de la mariée munies d’un trousseau modeste et de cadeaux de mariage entre autre un mouton et une grande galette dite ABADIR que les ISNAYEN découpent sur les lieux de la cérémonie en petits morceaux et distribuent aux assistants au mariage. Ils sont accueillis chaleureusement par les invités de la mariée. Bientôt la grande cérémonie du henné prend lieu. Un groupe de femmes entoure la mariée et entame le fameux rituel du henné. Une femme âgée usant d’un flocon de laine imbibé de henné, marque la mariée au niveau de quelques articulations en commençant par le côté droit se servant d’un fil de laine en entrelacs, elle relie à la base des doigts des deux mains de la mariée (IZELOUMEN) celle-ci est ensuite vêtue d’un habit blanc du mari (AQUIDOUR).

   Pour la coiffure, les cheveux de la mariée sont peignés et enroulés en forme saillante appelée communément Son visage est alors voilé d’un foulard en soie dit TASBNIYETE et un collier en ambre dit LOUBAN est mis autour de son cou. Une couverture simple dit Aabrouk est agrafée avec des fibules dit « TISOUGHNASSE ».
Une fois la mariée chaussée de Babouches TIKOURBIYINE et embellie par quelques retouches esthétiques le rituel du henné prend fin, vient ensuite l’étape de départ.
Le cortège accompagnateur protégé par les envoyés du mari doit vaincre la résistance livrée par les habitants du Ksar d’origine de la mariée qui s’opposent énergiquement à son départ.
Arrivée à destination, le cortège fait le tour du Ksar 3 fois en exhortant les saints locaux d’accorder leur bénédiction à la nouvelle mariée, celle-ci accède enfin au domicile conjugal.
En dernier lieu et avant de devenir définitivement membre du foyer accueillant la mariée un petit enfant au dos, un seau plein de dattes à la main se rend au point d’eau « ASSAGM » le plus reconnaissance distribue le contenu de son seau qu’elle rempli d’eau avant de rentrer chez elle.

                                                               L’acte de mariage

Après le consentement des futurs époux, les familles procédant aux formalités du mariage, c’est ainsi que les parents du jeune homme demandent la main de la jeune fille désirée par leur fils. L’établissement de l’acte du mariage peut se faire immédiatement, comme il peut être reporté jusqu’à la tenue du mariage.Toute la tribu manifeste sa joie en participant à la cérémonie du mariage, caractérisée par les chants et danses pendant trois jours de fête. Les invités peuvent se réjouirent de toute sorte de plats de la cuisine des Aït Atta.

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